Nous souhaitons tous pouvoir nous concentrer à volonté sur ce qui nous semble le plus important à n’importe quel moment et pouvoir régler l’engagement correspondant le mieux possible. Du moins, il me reste encore à rencontrer quelqu’un qui préférerait s’occuper à moitié de n’importe quoi n’importe quand sans en souffrir les conséquences.
Le problème c’est que nous sommes si souvent déraillé par les petites choses du quotidien que nous avons du mal à avoir la vue d’ensemble. Mais le problème est double, car très souvent nous n’avons pas conscience que cette vue d’ensemble elle-même est floue.
Seriez-vous d’accord pour avoir avec moi la vraie conversation sur les priorités ? Allons-y.
Votre vraie priorité, dans la vie, c’est de rester en vie. Je pense que nous en sommes tous d’accord. Une fois cette survie assurée, nous pouvons parcourir Maslow (au moins pour avoir un schéma directeur) et notre priorité devient d’exister. C’est-à-dire, dans les contrées où les gens sont intéressés par la productivité personnelle, la vraie priorité est l’expression de la raison d’être.
Pourquoi suis-je ici, maintenant ? C’est la réponse à cette question qui devrait guider toutes nos décisions. Mais cette réponse ne nous dira pas franchement quel est l’e-mail à écrire maintenant. C’est trop « haut », il faut « descendre » davantage dans le concret.
Descendons, et nous trouvons la vision. C’est-à-dire la réalisation de la raison d’être. Ou plus simplement, « à quoi ressemble ma vie idéale, rêvée ? ». Si je vis la vie que je souhaite issue de la raison d’être, comment vis-je ? Voilà encore ce qui devrait représenter notre priorité à chaque instant. Chacun de nos choix devrait participer à la réalisation de cette vision. Mais de nouveau, cela reste un peu trop énorme (encore que ce soit déjà plus précis) pour nous aider à décider quel e-mail écrire. Il faut descendre.
Quels objectifs dois-je atteindre pour vivre cette vie rêvée ? La plupart du temps, ces objectifs ne pourront être atteint qu’à moyen terme, disons 1 à 3 ans. Ce sont les résultats à atteindre qui me permettront de vivre comme je le souhaite, et là encore l’atteinte de ces résultats est ma priorité. Et parfois, cela pourra nous aiguiller vers le bon e-mail à écrire, mais très souvent nous serons encore un peu trop « haut ». Descendons.
Que dois-je mettre en place, quelles zones dois-je couvrir pour pouvoir atteindre ces objectifs à 1-3 ans ? Quelles responsabilités dois-je prendre, ou mettre en place, ou alimenter, pour pouvoir atteindre en 1 à 3 ans ces objectifs ? Voilà qui va me permettre d’y voir plus clair déjà sur le meilleur e-mail à écrire là maintenant, mais il se peut encore que ce soir un peu vague encore.
Quel résultat dois-je atteindre dans l’année qui vient, qui correspondent à l’une ou l’autre de ces responsabilités ? Si jamais vous avez encore un doute à ce niveau-là, vous pouvez encore descendre au dernier rang.
Quel e-mail dois-je écrire, parmi tous ceux que j’ai à écrire, qui conduit à l’obtention d’un résultat correspondant à l’une de mes responsabilité en place pour atteindre l’objectif à 3 ans permettant la réalisation concrète de ma raison d’être ?
Voilà la vraie question de la priorité résolue. Mais vous le voyez, cela suppose d’avoir plusieurs choses en place :
un système qui me permette de comparer entre elles toutes mes tâches « micro » (ici, les e-mails, mais c’est valable pour toute action)
un système qui me permette d’avoir consigné toutes mes priorités à chaque étage, pour savoir à tout moment « à quel niveau », ou à quel horizon, je situe ma réflexion et ma priorité.
La plupart du temps, nous n’avons pas forcément conscience d’avoir différents niveaux de priorités (même si nous le sentons bien inconsciemment) et nous n’avons pas forcément pris le temps de les clarifier. Or, c’est un travail essentiel pour être sûr de monter les barreaux de la bonne échelle. Et la plupart du temps, le système de comparaison des tâches est défaillant par le simple fait qu’il n’est pas exhaustif (je n’ai rencontré personne qui, avant GTD, ait réellement consigné toutes ses tâches, pro et perso, au niveau de la prochaine action).
Je laisserai en conclusion le mot de la fin à David Allen, qui résume bien cet article :
Votre capacité à vous recentrer, rapidement, sur les bonnes choses au bon horizon et au bon moment est la technique maîtresse des travailleurs de la connaissance.
Bonsoir
Je pense qu’il devient illusoire de prioriser ses actions. Cela impliquerait à mon sens un manque d’ouverture sur le présent. Le « Je suis » est primordial dans la gestion de sa vie. La question à se poser serait plus de l’ordre « Que suis je censé faire ici, maintenant ? (en se basant sur les listes actions) » La réponse deviendrait la priorité.
Bonjour @stephane.bonnin
Bienvenue sur le forum.
Posée ainsi, cette question est un filtre intéressant pour réduire le nombre de choix possibles.
Cela dit, bien qu’il ne puisse étymologiquement y avoir qu’une seule priorité à un instant t, beaucoup de personnes trouveront qu’une multitude de choses en sont une et se retrouvent paralysées.
Je trouve l’approche excellente pour voguer d’un rôle à un autre, d’une responsabilité à une autre et naturellement d’un contexte à un autre.
Au bout du compte, il faut choisir au mieux à l’aide du combo Contexte/Temps/Energie + Horizons d’attention.
On ne sera jamais 100% sûr qu’on a fait le bon choix d’action mais en faisant bon usage de ces éléments, nous sommes certains de ne pas en être loin.
Bonjour @stephane.bonnin et bienvenu sur le forum
je suis d’accord avec toi lorsque tu dis « Je pense qu’il devient illusoire de prioriser ses actions »
D’abord ce n’est pas dans la méthode mais surtout c’est illusoire. Nos priorités changent. Ce qui ne veut pas dire que pendant un moment elles ne sont pas stables…
Le monde va de plus en plus vite et nous devons nous adapter aux circonstances, aux changements permanents et immédiats.
A travers cela, c’est vrai « la question c’est de savoir quoi faire a quel moment ».
GTD nous donne la reponse à travers ses deux axes le controle et la perspective.
Le controle contexte, temps, energie, priorité…
La perspective de H3 à H5 qu’est ce que je veux exactement et pourquoi ?
Dans le controle effectivement les choses sont assez evidentes. Oui pour moi aussi c’est « Que suis je censé faire ici, maintenant ? " Si c’est faire ma compta ca parait clair, déclarer ma TVA aussi… Je suis motivé par une urgence subie volontairement ou imposee par un tiers (patron, client…)
Mais la vrai question c’est au dela. Et la reponse on la trouve dans la perspective (les horizons)
Si je fais tourner la roue comme un hamster certes les choses vont avancer. Mais serais je heureux ?
Serais ce la meilleure chose à faire au regard de mes horizons ?
C’est la que les choses deviennent interessantes car en pratique, pour moi, cette approche ne suffit pas. Aussi, j’ai time blocké des réunions avec moi même dites « de stratégie ». C’est la que je me pose et que je decide de mes projets prioritaires et surtout de mes objectifs en fonction de mes aspirations. Et c’est tres important.
Pour moi, le mot priorité à un sens différent, je crois que l’on essaie de rouler tout cela sous le tapis finalement en intellectualisant la chose outre mesure.
Si je prends l’exemple du code de la route, laisser la priorité de droite c’est très clair - non?
Et bien, je vois cela comme un système bancaire de crédit-débit, et surtout comme une grosse machine à excuses (dans mon cas, pour procrastiner). Si je ne laisse pas la priorité de droite, j’ai de potentielles conséquences à venir - un accident de la route!
Donc voilà, toutes ces priorités de notre vie sont là et tout le temps là. Tel un investisseur il faut essayer de comprendre le jeu risque / bénéfice. La nature est telle qu’il y a toujours une facture à payer sur la chaîne quelque part; émotionnellement, physiquement, écologiquement, financièrement…
C’est que, si on ne fait pas ce travail sur les Horizons ou même si l’on n’est pas très au clair au niveau des projets et actions (en terminologie comme en rangement dans les bonnes listes), la plupart des gens se retrouvent avec « des priorités », une fois elle est à gauche, l’autre fois à droite, parfois à moi ou devant… comme si le code de la route changeait tous les jours… forcément, ça n’aide pas