Pro

et

Serein

Comment utiliser les affirmations positives

J'ai lu ton mail ! Hello, hello ! Bienvenue dans J'ai lu ton mail, l'émission des gens qui veulent se simplifier la vie, le boulot et la vie au boulot. J'ai lu ton mail ! Chers amis productifs et sereins, chers amis productifs et sereines, si tu te demandes comment tu vas faire cette semaine pour le rester, ne te demande plus et écoute ! J'espère pouvoir te donner dans cette émission quelques clés.

Ok, donc cette semaine, de nouveau avec mes deux comparses, Geoffrey Ozu et Jean-Philippe Bollé. Cette semaine, Jean-Philippe va vous parler de la méthode Coué ou des affirmations positives et pour ma part, je vais vous présenter le système de l'échelle ou comment ne plus se laisser interrompre que par ce qui le mérite. Donc Jean-Philippe, tu vas nous parler des affirmations positives. Comment se créent ces propres affirmations ?

Exactement et je voudrais rendre hommage à un homme particulièrement, comment dirais-je, novateur qui est Émile Coué et qui est le fameux inventeur de la méthode. Je pense que tout le monde connaît la méthode Coué mais son livre s'appelait « La maîtrise de soi-même par l'autosuggestion consciente » et en définitive, sans le savoir complètement, il a découvert ou alors déjà pensé cette autosuggestion et la puissance des affirmations positives. Tout ça c'est du même courant, c'est le courant de la pensée positive qui vient de la théosophie, qui est donc un courant spiritualiste et leur grand apport c'est qu'ils ont importé la pensée indienne, la pensée traditionnelle indienne et notamment avec le yoga.

Le yoga Nidra dont tu nous as parlé la dernière fois qui est en fait ce qu'a donné la sophrologie. Et dans ce yoga Nidra, il y a des affirmations positives qu'on appelle « sankalpa » et en fait on profite tout simplement d'un moment, parce que ça s'accompagne de méditation, où on est profondément relaxé, voilà aussi pourquoi certains leur approchent de l'auto-hypnose, pour s'auto-suggérer quelque chose de conscient qui va s'ancrer peut-être dans l'inconscient, des affirmations qui seront bonnes pour soi. Également il y a tout un système de visualisation d'images et de sensations. Les acteurs font ça beaucoup pour s'approprier un personnage et ses états. Et ça c'est déjà dans la méthode Kui ?

Alors ça c'est pas tout à fait dans la méthode Kui. Kui il a simplement pensé des affirmations, des choses qu'on se répète et qui vont agir, qui vont rentrer au bout d'un moment exactement comme le refrain d'une chanson. Vous avez remarqué qu'on se souvient toujours mieux du refrain que des couplets dans une chanson ? Tout simplement parce qu'on la répète plus souvent. Ça vient plus souvent dans la chanson et donc fatalement on a plus facilement le souvenir de ça. J'ai pas mal, j'ai pas mal, j'ai pas mal. C'est ça. Je ne sais pas de quelle chanson tu tires ça mais... Tout va bien, tout va bien. C'est ça, je vais bien, tout va bien. Et donc en fait le fait de visualiser des images, de répéter ses affirmations, ça va induire une réaction du corps. En tout cas c'est la croyance de cette chose là. Alors en fait la grande question, si on admet que ça a une puissance, un effet, comment est-ce qu'on va faire pour rédiger au mieux ces affirmations ?

Tout d'abord on va les conjuguer au présent. C'est quelque chose à l'indicatif, c'est quelque chose de présent. Également il faut que ça donne lieu à un état. Je me sens bien, je me sens heureux. Ou à une action que l'imaginaire peut aisément se représenter. Il ne faut pas que ce soit quelque chose de trop complexe tout simplement. Il ne faut pas qu'il y ait de négation dans les affirmations. Et puis plus les phrases sont courtes et qu'elles évoqueront des sensations corporelles, au mieux ça marchera. On peut dire je suis, comme si, comme ça, ça c'est la qualité qu'on recherche. On peut dire comme si c'était quelqu'un d'autre qui nous regardait et qui disait. Tu es comme si ou tu es comme ça. Ou si il m'appelle Jean-Philippe, Jean-Philippe est comme si, Jean-Philippe est comme ça. Ça fait un peu comme Alain Delon qui parle de lui à la troisième personne. Donc il s'affirme positivement.

Ah bah lui, complètement, ça se voit. Et puis également, pour ceux qui se parleraient à eux-mêmes, Jean-Philippe, tu es comme si ou tu es comme ça. Moi je me vouvoie, donc je dirais à Jean-Philippe, vous êtes comme si, vous êtes comme ça. Mais c'est autre chose, c'est une question de... De classe, de personnalité. Mais c'est ça les gars, c'est tout. Et donc voilà, voilà pour les affirmations. Après, il ne faut pas que ce soit non plus... Enfin, ce n'est pas magique. Donc il faut avoir des objectifs, disons, ou des affirmations réalistes. On peut dire aussi, j'ai envie de progresser sur telle chose. Je suis à l'aise avec l'idée d'être comme si, d'être comme ça. Vous voyez ? Voilà. C'est quelque chose qui accompagne. Dans ce que j'ai lu, j'irai vraiment dans ton sens. Il faut que ça soit... Il faut qu'on puisse y croire en fait. C'est ça. C'est à partir du moment où je prends une affirmation, comme moi, j'y crois pas, ça ne marchera pas. Exactement. Donc il faut trouver la formulation et l'affirmation. Je progresse dans tel domaine, c'est quelque chose auquel je peux croire. Je deviens du jour au lendemain, quelqu'un d'autre par ma manière de comporter, etc. Si j'y crois pas, ça ne marchera pas. Voilà.

Alors peut-être qu'on peut repenser à la façon du plus petit pas possible. Comment est-ce qu'on pourrait l'appeler ? Ce n'est pas une politique, c'est le... L'approche. Ah oui. On pourrait penser pour ça à l'approche du plus petit pas possible. C'est-à-dire, voilà, je vais arriver à quelque chose, mais pas à pas. Et donc si j'affirme que pas à pas je vais y arriver, ce sera plus efficient probablement que de dire, voilà, je crois sur la machine. Alors là, en réfléchissant ensemble tous les trois, comment est-ce qu'on pourrait faire pour cette chose-là ? On pourrait se dire par exemple que j'apprécie ce que je mange, ou je mange consciemment, ou déjà peut-être ça peut être un pas.

Ah d'accord, tu vas chercher à limiter l'apport en fait. Parce que je mange, la manière dont je me comporte, je perds du poids tous les jours.

Ah ok, intéressant. Je perds un peu de poids tous les jours. De manière à ramener au présent en disant, voilà, en ce moment, là, il y a un test qui a été fait sur des... Si je me souviens bien, il faudrait que je retrouve le papier, mais c'était sur des femmes de chambre qui nettoyaient les chambres des hôtels à New York. Ils ont fait un test, ils ont pris la moitié des personnes et ils leur ont dit, vous faites votre boulot comme d'habitude, et c'était l'équipe de contrôle. Ils ont pris l'autre moitié des femmes de chambre et ils leur ont dit, lorsque vous faites votre boulot, est-ce que vous savez, est-ce que vous vous rendez compte que vous faites du sport et que vous êtes en train de perdre du poids et de brûler des calories ? Et le simple fait de conscientiser l'action de se mettre à quatre pattes, de machiner, de passer derrière, etc. a fait que dans les deux groupes, il y a eu une différence de 18 ou 19% sur la perte de poids des personnes. Cela leur a permis de conscientiser.

Et donc Romain, t'avais une façon particulière de faire tes affirmations ? Ce n'est pas tellement une façon particulière. Disons que c'est un truc que j'ai beaucoup fait quand j'étais jeune, étant moins de 20 ans, les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître tout ça. Bref, c'est quelque chose que j'ai beaucoup fait quand j'étais plus jeune. C'est-à-dire ? J'ai beaucoup fait, point. Voilà, c'est quelque chose que j'ai beaucoup fait. On va le reprendre. Donc Romain, tu as été jeune, c'est ça ? D'accord, ok. Non, mais c'est une information intéressante. C'est quelque chose que j'ai beaucoup fait à une époque, et que j'ai laissé tomber à un certain moment. Et j'avais envie d'y revenir il n'y a pas si longtemps, donc on discutait des affirmations récemment. Mais par contre, j'avais un peu de mal. Je me disais, je ne vois pas trop ce que je pourrais mettre, tout ça, je ne vais pas mettre... Et je me suis dit, ok, je vais prendre une inspiration. Et j'ai été chercher, ce que vous avez entendu sans doute parler de ça, les cinq regrets majeurs que les gens ont au moment de leur mort.

Vous savez, ce travail qui avait été fait par cette infirmière, je crois que c'était en Australie, Nouvelle-Zélande, je ne sais plus exactement. Et elle avait donc été interroger tous les gens qui allaient bientôt passer l'arme à gauche, pour leur demander quels étaient leurs plus grands regrets. Et donc, elle a fait une liste comme ça, des cinq plus grands regrets. Et j'avais trouvé cette liste-là. Et du coup, je me suis dit, je vais prendre cette liste comme point de départ, je vais m'en inspirer pour faire mes affirmations. Donc forcément, je n'allais pas utiliser la liste elle-même, puisque si vous voulez, ce sont des affirmations qui sont plutôt... On parle de regrets, c'est du négatif.

Donc si vous faites des affirmations avec ça, c'est juste vous tirer une balle dans la fin de la journée. Est-ce que tu les as, les affirmations ? Est-ce que tu peux me les donner ? J'ai les affirmations, mais... Les cinq regrets, pardon. Les cinq regrets, je vais essayer de les retrouver par défaut, si tu veux. Puisque là, j'ai sous les yeux les affirmations que j'ai faites, moi. Mais il y a un, le premier regret, c'était d'avoir vécu sa vie selon les désirs des autres. C'était un peu ça. Je ne sais plus comment c'était formulé, mais j'ai pas fait ce que je voulais parce que j'ai fait ce que les autres attendaient de moi.

Ça, c'était vraiment le number one. C'était le premier, premier, premier regret. L'autre regret, c'était d'avoir travaillé trop dur. Les gens disaient, en gros, j'aurais aimé ne pas travailler autant. Le troisième, c'était... Le troisième, c'était au niveau du relationnel avec les autres. J'aurais aimé voir mes amis plus souvent. D'accord. Être plus présent avec les amis, une vie sociale plus riche. C'est ça. Le quatrième, c'est quelque chose par rapport au bonheur. En gros, j'aurais aimé me rendre compte des moments où j'étais heureux.

Vivre vraiment les moments où j'étais heureux plutôt que pas me rendre compte, pas les prendre en conscience. Ça rejoint un peu les trois kiffs par jour. Identifier les moments, les petites pépites dans la journée et les conscientiser. Ouais, sans doute. Moi, je suis familier des kiffs, mais j'imagine que ça doit être ça. Et le dernier, c'était le fait de dire ce qu'on pense. J'aurais aimé avoir le courage de dire ce que je pensais. C'est quelque chose comme ça. Ouais. Et donc, je me suis inspiré de ça. Je me suis dit, OK, maintenant, allons-y. Faisons le travail. Et du coup, la première, j'ai transformé comme ça. Avec l'aide d'une participante Martine du Forum.

Martine, si tu nous écoutes, bonjour. Ça donne ça. En fait, c'est même elle qui l'a transformé comme ça, quasiment. J'apprécie quotidiennement de poursuivre mes rêves et mes aspirations sans être influencé parce que les autres attendent de moi. Nice. Pas mal. Je ne sais pas comment ça rend quand on l'écoute, mais quand on la lit, c'est assez chouette. Sur l'équilibre du travail, il y avait par exemple, je respecte l'équilibre qui me convient dans l'exercice de mes diverses activités professionnelles et personnelles. Pour l'équilibre pro-perso, moi, personnellement, je ne fais pas de différence entre le pro et le perso. J'ai une seule vie et j'ai des activités dans cette vie-là. Il y en a qui sont payées, il y en a qui ne sont pas payées, mais tout ça, c'est ma vie à moi. Donc voilà, c'était pour ça que je voulais faire ça. Au niveau des amitiés, j'aime beaucoup celle-là. J'arrose régulièrement mes amitiés de mon affection et de mon attention. Sympa quand même.

L'attention, c'est un truc en plus, ça parle pas mal. Après, il y a « Je choisis d'être heureux dans l'ici et maintenant ». Et voilà, en fait. Après, c'est quelques autres que j'ai fait vis-à-vis de ça, notamment sur le thème de la guitare. J'ai plaisir à jouer avec beaucoup de détente, des phrases belles et virtuoses à la guitare parce que dès que ça commence à monter un petit peu dans le tempo, j'ai tendance à me crisper, on va dire. C'était l'histoire de me détendre. Donc voilà ce que ça donne. Du coup, je me suis fait une liste. L'idée, c'est de les lire assez régulièrement pour vraiment vous imprégner de ça.

Et puis, on s'aperçoit au bout d'un moment ou quelques jours, une semaine ou deux de pratique, que tout d'un coup, spontanément, on y pense. Spontanément, on est à un truc et on se dit « Ah, est-ce que je suis heureux dans l'ici et maintenant ? Est-ce que j'apprécie ? Est-ce que là, je suis vraiment en train de vivre ma vie sans tenir compte de ce que pensent les autres de moi ? Est-ce que vraiment, je suis en train de faire mes aspirations et mes rêves ? » Et franchement, c'est assez étonnant. Ça devient un peu le refrain de la chanson de sa vie. C'est magnifique. On boucle la boucle.

Alors, le système de l'échelle, c'est quelque chose qui peut vous aider si vous souhaitez limiter les interruptions. Alors évidemment, ça ne va pas fonctionner dans tous les cas de figure. Ça va principalement fonctionner pour les gens qui viennent vous voir, qui viennent vous déranger, ou juste vous poser des questions sans avoir forcément l'impression de vous déranger. Enfin bref, des gens qui physiquement s'introduisent dans votre espace et vous sortent de ce que vous êtes en train de faire. Parce qu'évidemment, si c'est du téléphone, c'est assez facile. Il suffit de mettre le téléphone sur « Messagerie ».

Si c'est les emails, il suffit de fermer sa messagerie d'email. Mais là, on parle de la personne qui donc vient vraiment vous voir. Donc typiquement, le collaborateur qui a besoin d'un renseignement ou le collègue qui veut savoir quelque chose pour avancer lui-même de son côté. C'est une technique qu'on a mis au point pour un client qui était notamment responsable des admissions hôpitales. C'est-à-dire qu'il était lui-même responsable d'un centre d'appel, mais aussi dans son activité, responsable des admissions des gens qui travaillaient pour lui à l'hôpital au cas où il y avait un problème. Donc c'était des gens qui étaient sur des chantiers et tout ça.

Et donc évidemment, il n'était pas question pour lui de sortir de son bureau. Parce qu'il fallait qu'il soit joignable en cas d'accident, il fallait bien qu'il soit là. Il ne pouvait pas vous dire « Non, la porte de mon bureau est fermée, vous attendez que je la rouvre ». Et donc toute l'astuce consistait à faire en sorte qu'il puisse être interrompu, mais seulement parce qu'il mérite. Alors ce qui se passait, c'est que comme il y avait un centre d'appel aussi là où il était, les gens avaient pris l'habitude de court-circuiter la première rangée de gens qui prenaient les appels en disant « Ecoutez, passez-moi le manager, vous n'êtes pas compétent ». Et donc il avait pris l'habitude de prendre tous ces appels-là. Ce qui fait qu'en fait, il avait mesuré, lui, qu'il avait je crois 2 minutes 30 entre chaque interruption.

Donc c'est assez difficile de faire du travail de fond quand vous êtes interrompu en moyenne toutes les 2 minutes 30 par des gens qui viennent vous voir pour vous poser des questions, etc. Donc ce qu'on a fait, c'est qu'on a mis en place ce système de l'échelle qui consiste en la chose suivante. La première étape, la première phase, on va dire, c'est d'avertir les gens que vous aurez des plages durant lesquelles vous n'êtes pas disponible. Ça paraît un peu enfoncer une porte ouverte, mais c'est de la communication de base en fait.

Dire aux gens, écoutez, majoritairement, la plupart du temps, je suis dispo, venez quand vous voulez, il n'y a pas de problème, c'est open. Sauf parfois. Et ce « sauf parfois » va fonctionner à 2 conditions, c'est que ce soit des plages qui soient courtes, on parle de 1 à 2 heures maximum, et qui soient rares. C'est-à-dire que ce n'est pas tous les jours. Ça va être 2, 3 fois grand max dans la semaine. Donc le premier message, c'est le numéro 1, venez tout le temps, sauf parfois. Il y a des fois où je ne serai pas disponible. Donc ça, c'est la première chose. La deuxième chose, ça va être de mettre en place un signal, pour que les gens le voient. Pour éviter l'effet de la personne qui va cogner à la porte, pour vous demander s'il peut vous déranger, puisqu'il vient de le faire, autant qu'il continue. Donc ce qu'on veut, c'est qu'il évite, en premier lieu, de taper à la porte.

Du coup, il faut mettre un signal. Alors évidemment, si vous avez une porte qui ferme, le mieux, c'est encore de fermer la porte, ça c'est assez universel, mais si vous êtes en open space, c'est tout aussi possible de mettre quelque chose en place du même genre. Je sais que chez David Allen, à une époque, comme c'est les Américains, ils avaient des casquettes de baseball, donc vous mettiez la casquette de votre équipe préférée, on savait qu'il ne fallait pas venir.

Et ça peut être une société où j'interviens parfois, ils parlent plusieurs langues, donc ils ont mis les drapeaux, vous savez, on a toujours les drapeaux, pour savoir qui parle quelle langue, et la façon dont ils mettent les drapeaux, ça fait un petit peu marin, comme ça, on sait qu'on peut venir ou on ne peut pas venir. On peut mettre un post-it rouge, de couleur, n'importe quoi, qui montre qu'on n'est pas disponible. C'est ça, et qui se voit de loin, évidemment. Donc ça c'est la deuxième chose.

Et évidemment, c'est bien de prévoir, dans ce cas de figure, quelque chose pour que les gens, s'ils ont quelque chose à vous donner, puissent le poser quand même, sans avoir besoin de revenir vous voir une deuxième fois. Par exemple, si vous avez votre bannette, les gens peuvent mettre un truc là-dedans, qu'ils puissent déposer la chose sans forcément vous déranger. Le mieux étant que moins ils s'approchent, mieux ça vaut pour la pollution visuelle, on appelle ça.

Avec toute la bienveillance que je peux avoir pour les gens qui sont dans l'espace de pollution visuelle, évidemment. Les gens qui sont en face de nous, comme moi actuellement. Par exemple, en toute bienveillance. Et donc, la troisième chose, ça va être de communiquer là-dessus. Ça apparaît encore une fois, en fond, c'est une porte ouverte, mais il faut aller dire aux gens, écoutez, vous voyez, la plupart du temps, je suis là, sauf parfois, et quand je ne suis pas disponible, c'est rare et c'est pas long, et le signal pour ça, c'est ça.

Le signal, c'est que quand je mets mon petit post-it rouge derrière mon ordinateur, c'est que je vous demande, s'il vous plaît, d'attendre que j'ai fini ce que je suis en train de faire, pour pouvoir venir me poser la question que vous avez à me poser. Et la quatrième phase, en fait, c'est ce qui fait tout le nom du système, et c'est ce qui fait que ça marche aussi apparemment, c'est que dans ces cas-là, on va dire aux gens, écoutez, mieux que ça, je vais vous demander d'évaluer l'importance de ce que vous avez à me dire.

Et je vais vous demander d'évaluer cette importance sur une échelle de 1 à 10. D'accord ? Donc le message, c'est que je vous pourrais venir la plupart du temps, parfois, et de manière rare et courte, je ne serais pas disponible, et dans ce cas de figure, quand je ne suis pas disponible, je vous demande, ce que vous voyez d'ailleurs, parce que j'ai mon petit post-it rouge et un, je vous demande d'évaluer sur une échelle de 1 à 10 l'importance de ce que vous avez à me dire, et vous pouvez venir me déranger, si ce que vous avez à me dire est, en gros, entre 8 et 10. D'accord ?

Ce qui fait que les gens, du coup, se retrouvent avec une capacité d'estimer l'importance de ce qu'ils ont à dire, et c'est le fait d'avoir cette échelle de 1 à 10 qui fonctionne. Qu'est-ce que tu dirais pour l'importance ? C'est-à-dire l'urgence, la... Alors, je garde important, parce que urgent est quelque chose d'assez pernicieux, en fait. En général, quand on parle d'urgence, urgence, il y a une relation au temps. Et donc, en vrai, au lieu de dire urgence, on devrait dire, écoute, c'est dans 10 minutes, c'est dans 2 heures, c'est dans 5 minutes, c'est tout de suite, c'est demain. On ne devrait jamais dire urgent, urgent, ça ne veut rien dire. On peut juste dire vite, et vite, ça ne veut pas dire grand-chose non plus.

D'accord. Donc, je garde importance, et sur importance, ce qu'il y a, c'est qu'on s'est aperçu que ça ne marchait pas les fois où les gens ont essayé de l'installer, et que finalement, au lieu de mettre une échelle de 1 à 10, ils disaient, ben non, viens si c'est important, et viens pas si ce n'est pas important. Parce que dans ce cas-là, finalement, la personne, elle se retrouve avec un jugement binaire. Oui, c'est binaire, oui. Et du coup, elle ne va pas prendre le risque. D'accord ?

Si c'est un collaborateur qui est un peu nouveau, il va dire, je ne vais pas prendre le risque, je préfère me prendre une soufflante là, en me disant, au moins au cas où, plutôt que ne pas déranger la personne, et puis m'en prendre une énorme derrière, parce que j'aurais dû. Donc voilà, si vous êtes binaire on-off, ça ne marchera pas. Il faut vraiment qu'il y ait cette échelle, que les gens puissent estimer sur l'échelle de 1 à 10, l'importance de ce qui se passe. Évidemment, la première fois qu'on a mis ça en place, on a eu un peu de mauvais esprit, et on a craint de tout prendre à partir de 7, 8, etc. On s'est dit, maintenant, tout va devenir à 7 ou 8. Et en fait, non. Et en fait, ce qui se passe, c'est que les collaborateurs arrivent très bien à estimer, sur cette échelle de 1 à 10, pour peu qu'ils aient un peu d'expérience, l'importance réelle de ce qu'ils ont à vous dire.

Alors évidemment, il y a des ratés, parfois, ça arrive. La personne va arriver en disant, c'est un 8, c'est un 8. Vous voyez, vous, parce que vous avez l'expérience, le recul, ou l'information, d'ailleurs, que, en fait, c'est un 4, et vous pouvez lui expliquer pourquoi c'est un 4. Et évidemment, aider cette personne à progresser dans sa fonction. Et alors, je me pose une question, mais peut-être que ce n'est pas le moment, tu as fini de décrire le thème. J'ai fini, j'ai fini. Ma question, ce serait, mais alors, au fond, pourquoi pas tous les jours ?

Pourquoi est-ce qu'un manager, mettons, ou des gens qui travaillent ensemble, mettons, dans un espace de coworking, ils ne décideraient pas que tous les matins, pendant deux heures, ils ont un moment où il n'y a pas d'interruption les uns pour les autres, et après, ils aménagent un moment où ils peuvent échanger ? Alors, ça serait tout à fait possible, ça. C'est tout à fait possible dans un cas où, évidemment, c'est concerté, et finalement, où toute l'équipe est d'accord pour travailler de cette manière-là. Du coup, ça serait évidemment plus facile.

C'est difficile, c'est assez difficile de faire ça à l'échelle d'une entreprise ou d'un département entier, encore que ça doit être possible, mais ça me paraît plus difficile à mettre en place en général. Par contre, ça m'offre une excellente transition vers le time blocking, qui est une autre technique dont on pourra parler. Mais, non, je parlerai une prochaine fois. Mais pour répondre à ta question, ça serait tout à fait possible de faire ça. Sauf que le système de l'échelle, en tant que tel, il n'est pas pour ces cas-là. Il est pour les cas où vous êtes dans un environnement où il faut pouvoir être interrompu par les choses importantes, et où, finalement, vous n'avez pas forcément de contrôle, au-delà de mettre ce système en place, évidemment, sur les gens qui vont venir, etc. Donc là, le système dont je parlais, il est plus sophistiqué que ce que tu proposes, qui est quelque chose pour, vraiment, dans le cas presque d'un incendie, si j'ose dire.

Ça peut ressembler à ça, oui, ça pourrait être ça. Alors que l'histoire du time blocking, c'est-à-dire se dédier des places de temps au travail de fond, qui est une excellente pratique, c'est quelque chose qui va être décidé au niveau de l'équipe. Par exemple, nous, dans notre bureau fermé, où on est quatre, le matin avant 11h, c'est comme si on était dans une bibliothèque universitaire. On ne parle pas, on parle à voix basse si on a besoin d'échanger, etc. Puis on essaye juste de causer, et après, une fois que chacun fait son travail de fond, là, on peut être social, on peut passer des coups de fil, etc.

Tu donnais l'exemple d'une entreprise où ça, ça a été installé. J'aimerais savoir, du coup, la personne, le manager qui était dérangé toutes les deux minutes et demie, qu'est-ce que ça lui a apporté ? Est-ce qu'on a pu mesurer cette chose-là ? Alors, comme tout ce qui est, évidemment, sur la productivité, il faut d'abord définir comment on va mesurer ce gain éventuel de productivité derrière. Est-ce que c'est du ressenti ? Est-ce que c'est du factuel en termes de nombre d'heures, en termes de choses activées ? Ce qui est sûr, c'est que lui, la méthode, il l'a mise en place, et il en est très heureux, il est très prosélyte de ça, même, auprès de personnes qui ont le même genre de fonction que lui. Ça lui a permis de retrouver, effectivement, des places de temps ininterrompues, et où il était, effectivement, interrompu beaucoup plus rarement, et uniquement par des choses qui méritaient qu'il le soient. Donc ça a très bien fonctionné chez lui.

En fait, la méthode, quand elle est vraiment installée comme ça, comme je viens de le dire avec les quatre étapes, ça a toujours fonctionné. Les fois où on s'est aperçu que ça ne fonctionnait pas, c'est soit parce que la personne ne mettait pas l'échelle de 1 à 10, mais mettait juste important par important, ou alors c'est quand c'était tous les jours. C'est-à-dire qu'en gros, les gars, je ne suis jamais dispo. Donc forcément, si vous n'êtes jamais disponible, les gens vont venir tout le temps, puisque vous n'êtes jamais disponible, donc pourquoi pas maintenant ? Ça annule l'effet de garder du temps pour soi.

Ouais, c'est ça. Merci, Romain. Avec plaisir. Et comme c'est fini pour cette semaine, l'émission des gens productifs et sereins, je vous rappelle que si vous avez des questions à nous poser, vous pouvez le faire sur le forum des gens productifs et sereins qui va se trouver sur forum.gtdfrance.com. Et que si vous n'avez pas déjà de compte, vous pouvez le créer. C'est gratuit. À la semaine prochaine. Sous-titrage Société Radio-Canada

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